C’est au retour d’un voyage inspirant en Islande que Karen a commencé à créer ces pièces intitulées Retour d’Islande. Semblables à de la roche volcanique, tant à l’œil qu’au toucher, ces pièces sont faites de grès chamotté. Le grès chamotté est plus difficile à travailler. Il contient beaucoup plus de sable, ce qui le rend plus épais, évidemment moins lisse et donc plus  »rugueux ». Ces pièces ne sont donc pas lisses comme peuvent l’être d’autres céramiques comme les  »Kintsugi » par exemple. Au sortir du four électrique, ces pièces sont ensuites enfumées. Réchauffée à nouveau, la pièce est sortie du four à 800/900 degrés et plongée dans un fut rempli de sciure de bois. Au contact de la céramique incandescente, la sciure s’enflamme, génère de la fumée qui va « pénétrer » dans l’argile.

Il s’agit ensuite pour la céramiste de jouer avec le temps d’exposition à l’air et de créer une atmosphère pauvre en oxygène en recouvrant le fut et les flammes d’un couvercle afin d’influer sur l’aspect final de la pièce et sur la densité de l’enfumage. C’est ce procédé qui rend ce noir si profond et intense. Sur certaines pièces, des tâches blanches rappellent le processus de cuisson, puisqu’elles apparaissent lorsqu’une pièce touche les parois du four. Le fait d’enfumer ces pièces, ajoute une dimension d’autant plus volcanique à ces dernières. Comme si, par son procédé de création, Karen replongeait de la terre dans de la  »lave », brûlante, rouge et incandescente, afin non pas de détruire ces dernières, mais de les rendre vivantes. Retour d’Islande, entre terre et feu.