À la sortie du four, à plus de 1000 degrés, les pièces sont enfumées avec des copeaux de bois. C’est effectivement ce qui leur donne une finition sombre, élégante et toujours différente. Il arrive parfois que les pièces cassent ou se fêlent. C’est ainsi qu’intervient la puissance de la technique du Kintsugi. Cette série, intitulée  »Kintsugi », est un hommage à cette technique ancestrale japonaise. Grâce à la laque végétale japonaise, les pièces cassées pendant la cuisson peuvent retrouver toute leur beauté. Chaque fissure, fêlure, réparée est ensuite sublimée grâce à de l’or pur. 

Le  »Kintsugi » n’est pas seulement une technique ancestrale japonaise, c’est également un vrai message philosophique. Rien n’est parfait, tout le monde est imparfait. Pourquoi jeter, abandonner quelque chose et quelqu’un à cause de ses fêlures et blessures? Pourquoi ne pas les accepter et les sublimer? Il s’agit véritablement de la beauté de l’imparfait, de la grandeur et la force d’une blessure réparée. Dans notre société où la surconsommation prédomine, où le neuf et le parfait comptent plus que l’ancien et le charme de l’imparfait, ce message philosophique fait sens. Chaque pièce de Karen Swami est absolument unique, et plus encore les  »Kintsugi ». Ces dernières se sont donc cassées de façon aléatoire, sans qu’aucune de ces brisures ne soit provoquée. Rien ne sert de créer l’accident, le résultat ne serait pas aussi singulier. Les Kintsugi, entre technique et philosophie.